Axes de progrès identifiés pendant le colloque national « attractivité et vie(s) de campus »

 Metz les 11 et 12 octobre

Au cours des différentes rencontres, table rondes, grand débats, et visites des campus de Georgia Tech Lorraine (Technopole) et de l’Université de Lorraine (Saulcy), 5 champs de progrès ont été identifiés par les organisateurs : AVUF, CPU et FNCAS.

Il feront l’objet de travaux internes au sein des 3 institutions, afin d’aboutir sur des propositions concrètes ou guides de bonnes pratiques .

 

      1. Permettre la création d’une communauté « campuséenne »

Les campus sont de véritables écosystèmes, qui accueillent de très nombreuses populations, toutes à prendre en compte.

Cette communauté « campuséenne » (il y a d’ailleurs peut-être là un mot à inventer) ne doit oublier personne : les étudiants, bien-sûr ; tous les personnels dans leur diversité, qu’ils enseignent ou non, qu’ils cherchent ou non, ou encore qu’ils soient hébergés ; les voisins, simples habitants ou entrepreneurs de proximité ou membres d’associations ; les « anciens » (personnels et étudiants des établissements) ; les personnes disposant de temps librement choisi. Tout le monde a à gagner à avoir cette vision globale, qui n’oublie aucune des spécificités de chacun.

Pour cela, il faut :

  • Décloisonner (statuts, rôles, fonctions, missions, etc.)

  • Développer et soutenir les initiatives/projets favorisant le lien social, le lien territoires/établissement(s), et toutes les vies de campus

  • Mettre en œuvre des services communs dédiés à la RSE dans les établissements et organismes (nécessité d’un décret)

  • Mettre en œuvre des services/missions/directions dédiés sur les territoires

Une nouvelle instance est à inventer où tous les représentants de cette communauté devront trouver leurs places.

       2. Rassembler tous les acteurs et faire évoluer les outils de gouvernance

Les campus français constituent la plupart du temps des quartiers de villes et leur attractivité ou leur vitalité concerne donc à la fois la communauté universitaire et ses équipes dirigeantes des universités, les collectivités locales, les Crous, et le monde associatif (représentant les différentes catégories d’usagers).

Il est donc nécessaire de :

  • Développer les réflexes multi partenariaux pour amplifier l’action publique locale et optimiser les moyens apportés par chacun ;

  • Elaborer de véritables schémas de vies de campus; qui ont vocation à remplacer les schémas directeurs de vie étudiante (PAQVEPS, exclusivement centrés sur la seule catégorie étudiante et dont les périmètres territoriaux d’élaboration sont très souvent inappropriés). 

  • Choisir collectivement la bonne échelle de ces schémas et plus généralement de cette gouvernance et articuler les conventions entre collectivités locales et universités avec ces nouveaux schémas.

  • Mettre en œuvre un baromètre de la qualité des vies de campus

  • Veiller à la pérennisation des missions « vie étudiantes » crées par les municipalités quand la « compétence de soutien à l’ESR passe des communes aux intercommunalités

       3. Favoriser l’engagement et les pratiques vertueuses

Les initiatives et projets qui ont été présentés sur ce colloque démontrent que les croisements sont non seulement possibles, mais qu’ils sont profitables au plus grand nombre, bien au-delà de ce que nous avons nommé communauté « campuséenne ».

Les campus doivent être des démonstrateurs des progrès de la science, en plus d’être des espaces de diffusion de la culture scientifique, en particulier face aux grands défis de notre société.

Le champ de l’expérimentation est vaste. Il faut donc se donner les moyens de réussir en associant, de la façon la plus pérenne qu’il soit, les différents acteurs de l’ESRI et des territoires. Il faut favoriser l’engagement et les pratiques sociétalement vertueuses. Il faut favoriser les échanges avec la société, s’ouvrir, par exemple autour de projets partagés.

Il est donc aujourd’hui nécessaire de stimuler, valoriser, et amplifier ces initiatives, en :

  • Accompagnant et encourageant l’engagement des parties prenantes (étudiants, personnels, voisins, collectivités, entreprises, artisans, etc.) dans les vies de campus

  • Faisant de la qualité de vie au travail, du bien-être et de l’engagement des éléments pivots essentiels de la politique (et de la stratégie) des établissements, des organismes et des collectivités

  • Valorisant les espaces et en favorisant un équilibre de l’aménagement des territoires

  • Faisant des espaces universitaires des lieux de curiosité, de visites, de rencontres, de fêtes, et, de fierté

  • Faisant de la Ville et de certains de ses équipements des lieux de transmission du savoir et de la connaissance

  • Développement de budgets participatifs à l’échelle des campus

Pour cela, il est nécessaire de développer les consultations de la communauté « campuséenne » afin de faire émerger les projets, ce qui peut passer par la mise en œuvre de baromètres et/ou d’observatoires des vies de campus. De même, il est de mise de développer le « co », l’interdisciplinarité et les transversalités dans les politiques des établissements, des organismes et des territoires.

       4.  Améliorer le quotidien de ceux qui vivent sur les campus

  • Améliorer l’accès vers et depuis les campus, et les mobilités entre campus, en combinant des stratégies concertées à moyen ou long terme, une veille régulière des usages et des attentes, et des ajustements à court terme (plans de déplacements : horaires des TC, itinéraires piétons ou cyclistes, limitation des parkings, …)

  • Prévenir les risques de ghettoïsation de l’habitat étudiant sur les campus ou en leur bordure en favorisant la pluralité de programmes résidentiels, et mixité au sein de ces programmes.

  • Rendre possible le développement de commerces de proximité en utilisant les nouvelles dispositions juridiques permettant aux universités de valoriser, aménager et gérer leur campus (Loi de finance 2018 – fin du principe de spécialité)

       

       5.  Faire des campus des démonstrateurs de la ville durable dispositifs innovants

En tant qu’acteur urbain, qui plus est avec des enjeux de rénovations massives (énergétique et fonctionnelle) du parc universitaire pour les 10 prochaines années, les campus sont des terrains propices à l’émergence de filières économiques dédiées à l’industrialisation de la rénovation, tant bâtimentaire, qu’énergétique ou de réseaux intelligents.

Les campus sont aussi des réservoirs de biodiversité pour les villes et participent intégralement au politique de nature en Ville.

Les conditions de leur accessibilité, les mobilités générées par leur activité en font aussi un terrain propice à des expérimentations.

Mais aussi et surtout, ces campus rassemblent une communauté universitaire d’une grande diversité géographique, culturelle et générationnelle, qui concentre une grande part des attentes des usagers à l’égard de la ville.

Des premiers démonstrateurs de la transition énergétique, écologique et numérique émergent sur les sites, à Lille, Nantes, Rennes, Lyon, La Rochelle, Nanterre, Marne la Vallée, etc.  s’appuyant sur des approches globales, associant formation, recherche, innovations, expérimentations. Le plus souvent accélérés par les programmes d’investissement d’avenir dédiés à l’excellence (IDEX, I-Site, Instituts ..). 

C’est en rapprochant les acteurs que l’horizon des possibles va s’élargir : innovations sociales pour faire du lien, faciliter la participation à la prise de décision, développement de nouveaux modèles économiques via la coopération, design de nouveaux services, d’autant que les étudiants ont une appétence grandissante pour l’entreprenariat et l’action, anticipation des questions d’éthique, d’acceptabilité , d’évaluation associés aux projets, besoins de montée en compétences , des recherches à poursuivre.